lundi 25 mai 2015

Remake du passé "pour lutter contre la corruption"

Tous les moyens sont bons pour lutter contre la corruption et le népotisme... jusqu'à la mise en place d'un séminaire un peu particulier. En effet le 22 mai, des époux et épouses de hauts cadres du parti chinois se retrouvaient ainsi en formation à Ruijin (Ganzhou, province du Jiangxi), vêtus des uniformes traditionnels des soldats de l'armée rouge. L'endroit est symbolique car Ruijin abrite l'institut de formation des cadres du parti et il s'agit d'un des hauts lieux de l'histoire de l'édification du parti communiste chinois (notamment avec la construction du "Puits Rouge" dirigée par Mao Zedong en personne). La presse chinoise décrit le séminaire en ces termes: "une participation à une formation d'éducation traditionnelle". La lutte contre la corruption au sein des cadres du parti est le cheval de bataille de Xi Jinping, le phénomène revêt néanmoins des allures de chasse aux sorcières avec de drôles d'habits de scène mais cela n'est-il pas un mal nécessaire ?...

Sur la stèle sont gravées les mots suivants: "lorsqu'on boit cette eau, on ne peut oublier ceux qui ont construit ce puits et l'on pense à chaque instant au président Mao".


mercredi 15 octobre 2014

Musique traditionnelle chinoise pour célébrer la « Nuit du parc de la forêt parfumée »

Samedi soir prochain, l’orchestre philarmonique chinois de Singapour (SCO) participera à un concert en plein air à Hong Lim Park (方林公园 littéralement, Parc de la forêt parfumée).

Pour célébrer cette soirée musicale, le SCO a choisi d’interpréter plusieurs morceaux envoutants tel que « Quatre airs du Guangdong », « Inoubliables rythmes », « Mélodie de la pluie ». Le public pourra ainsi découvrir des instruments de musique traditionnelle chinoise tels que le Erhu, la pipa, les tambours…L’orchestre a également pensé aux enfants et il leur réserve deux morceaux « Le monde sous-marin » et « Le monde des insectes ». L’orchestre chinois de Singapour sera dirigé par son chef d’orchestre résident, Quek Ling Kiong (郭勇德).
Par ailleurs, le parc a également convié des groupes indépendants (tambours et claviers électroniques) qui interpréteront respectivement « Power Singapura »,  « Une nuit à Pékin », « Historia de un amor ».

Concert gratuit
Date : Samedi 18 octobre à 19h30

Adresse : Hong Lim Park

dimanche 31 août 2014

”LA FORET DES FLEURS IVRES" : LE CLUB DE LA CULTURE CHAOZHOU (Teochew) A SINGAPOUR

Chui Huay Lim (en mandarin Zui Hua Lin 醉花林 littéralement "la foret des fleurs ivres")est un bastion de la culture Teochew et l'un des plus anciens club de Singapour.

Au début de la dynastie Qing, de nombreux ressortissants Chaozhou 潮州 s'installent à Singapour.  Cette communauté de riches marchands éprouve le besoin de se retrouver pour faire des affaires, continuer à prospérer et à sauvegarder ses valeurs et ses traditions. Ainsi, Chen Chengbao, l'un des sages dirigeants de la communauté immigrée Chaozhou fonde ce club très privé en 1845.

L'endroit vise alors à devenir un lieu privilégié de rencontres pour les marchands afin de favoriser leurs échanges à travers les loisirs et l'amitié. Les immigrés Chaozhou s'entraident pour développer leurs affaires localement. Le club n'est alors qu'une hutte au numéro 190 de la rue Qingli 庆利 (aujourd'hui Keng Lee road). A la mort de Chen Chengbao en 1879, dix de ses compatriotes mettent chacun 400 yuans en commun et rachètent le lieu-dit afin d'établir le club de façon permanente. Ces dix contributeurs deviennent les administrateurs du club.

Le groupement se développe: il collecte des fonds pour aider les compatriotes et ne ménage pas ses efforts pour oeuvrer à l'éducation. La diaspora Chaozhou contribue ainsi activement à la construction de la société et du pays. Le club devient vite un lieu de réunion pour les activités des élites Chaozhou.

A cette époque, de nombreuses activités culturelles sur la Chine sont organisées dans ce lieu de raffinement (relatées dans les archives du club et dans certains poèmes) : célébration des fêtes traditionnelles, récitals de poésie dans les jardins du club. La maison fournira également d'autres plaisirs aux riches commerçants...

Pendant la période coloniale britannique, le club est le centre du pouvoir du clan Chaozhou. Seuls les dirigeants de la communauté peuvent intégrer le cercle. Par conséquent, à cette époque, le groupement ressemble davantage à un club de millionnaires et pouvoir y entrer est considéré comme un grand honneur.

Après l'indépendance de Singapour, le club décline. En 2007, le terrain est divisé en deux : le vieil établissement est détruit et subit une rénovation complète, l'autre partie est mise en location pour 99 ans au profit d'un promoteur. C'est le fruit de cette location qui permet alors la rénovation du club.


Le club accueille désormais d'autres minorités mais demeure toujours un haut lieu de la culture Chaozhou à Singapour.

On peut encore voir l'enseigne traditionnelle portant le nom du club “醉花林” qui fut offerte en 1911 par Gao Xuexiu, riche commerçant Chaozhou de Thailande et également fondateur de la chambre de commerce chinoise en Thailande (1910).


samedi 30 août 2014

EXPOSITION DES OEUVRES DU CALLIGRAPHE CHINOIS CHU TUNAN A SINGAPOUR

A partir de mercredi 3 septembre, la galerie du club Chui Huay Lim exposera des calligraphies de Chu Tunan , longtemps conservées hors d'atteinte du public.

Chu Tunan naquit en 1899 dans la province du Yunnan (il appartenait à la minorité Yi). C'était un éminent professeur, traducteur et calligraphe. Il fut un membre actif des débuts du parti communiste chinois dans les années 30. 

Il enseigna dans les prestigieuses universités de Jinan, du Yunnan et enfin à l'institut du droit de Shanghai. 

Après la création de la république populaire de Chine en 1949, il fut nommé Président de l'Association du Peuple chinois pour l'Amitié avec l'Etranger. En 1956, il devint membre de la Ligue démocratique de Chine, l'un des 8 partis démocratiques existants et reconnus légalement en République populaire de Chine.


En 1958, il fut nommé vice-président du comité central. 

Pendant la révolution culturelle et déjà âgé de 70 ans, Chu Tunan est persécuté et envoyé dans le Henan pour être rééduqué à l'école des cadres. Il ne reviendra à pékin qu'en 1971 grâce au soutien de Zhou Enlai.


Après la chute de la "bande des quatre", Chu Tunan prononça publiquement quatre vers décrivant la joie du peuple quant au coup de tonnerre qui "avait exterminé les quatre parasites". (南的急就章"一声霹,清除四害.欢腾,万姓称快").
En 1986, il est réhabilité et élu vice-président du Sixième Congrès national du peuple. 

Chu Tunan s'éteint en 1994 à Beijing.


Chu Tunan a connu les épreuves de la révolution et pourtant, il n'a cessé de glorifier son peuple et sa patrie à travers sa calligraphie. 

Pour participer à l'ouverture de l'exposition qui aura lieu mercredi 3 septembre à 16h, merci de réserver en appelant Aurélie au 9054 3141 ou d'écrire à damperon@bonjourbeijing.com.sg

Chui Huay Lim Club
Level 4, 190 Keng Lee Road
308409 Singapore


mardi 12 août 2014

Singapour-Kunming: La ligne expresse de l'Asie du Sud-Est

Avec le raccordement final de la ligne ferroviaire expresse Trans-Asie à Singapour, Kunming 昆明, actuellement capitale de la province du Yunnan 云南 au sud-ouest de la Chine, pourrait bien se transformer en une ville stratégique.
En effet, aujourd'hui le plus grand souhait de la chine est d'exporter ses lignes de chemin de fer à grande vitesse à ses pays voisins. Le développement du réseau ferroviaire en Asie du Sud Est accélérerait fortement les échanges commerciaux et surtout les exportations chinoises dans la région.
Le projet de chemin de fer permettrait au Trans-Asie de traverser le nord montagneux de la Birmanie pour arriver dans la plaine côtière de l'océan Indien. La Chine bénéficierait ainsi d'un accès plus rapide aux pays du moyen-Orient, puis à L'Europe (la Chine utilise aujourd'hui largement les voies maritimes en passant par la mer du sud de la Chine mais les longues distances ralentissent les échanges).
Les autorités thaïlandaises ont tout récemment approuvé deux projets de lignes de train à grande vitesse les reliant à la Chine. La construction des 1000 km de voies reliant Kunming à la Thailande s'achèverait en 2021.
La Chine espère que la construction de la voie ferrée du Sud-Est asiatique pourra s'étendre aux pays limitrophes en passant par le Laos, le Cambodge, la Malaisie, le Viet-Nam et qu'enfin, elle pourra se connecter plus au sud, à Singapour.
Ce projet fait d'ailleurs partie du plan de construction de la ligne de chemin de fer Trans-Asie, signé en 2006 par 20 pays.
Lorsque les habitants de ces pays se rendront compte de la rapidité avec laquelle ils peuvent voyager en Asie du Sud-Est, et que Kunming est seulement à quelques heures de train, cette dernière pourrait bien effectivement devenir "la capitale continentale de l'Asie du Sud-Est".
Pour le moment, la Birmanie est le pays le moins enthousiaste des participants au projet, la junte militaire redoutant certainement le passage des étrangers dans une région montagneuse riche en minerais et pierres précieuses.
Les autorités chinoises restent cependant confiantes car elles pensent que le pays pourrait être intéressé par l'importation de marchandises chinoises à bas prix.


dimanche 10 août 2014

Le 9 août : Fête nationale à Singapour 国庆庆典 (Guóqìng qìngdiǎn)

Singapour a pris son indépendance en quittant la fédération de Malaisie le 9 août 1965. Elle célèbre aujourd'hui sa fête nationale. Le 9 août est un jour férié à Singapour. Les élèves des écoles publiques bénéficient de deux jours de congé en raison de leur participation à la grande parade de la fête nationale: "la NDP" ( la National Day Parade 国庆庆典).
La fête nationale à Singapour est un évènement qui dépasse désormais de loin les fêtes du nouvel an chinois, Vesak etc...
Dans les jours précédents la fête, il est de coutume de voir des drapeaux rouges et blancs flotter un peu partout dans le pays, certains s'habillent également dans les couleurs nationales.

Un peu d'histoire...

Lorsqu'en 1819, Stamford Raffles déclare la souveraineté de Singapour en plantant un drapeau britannique sur le sol marécageux, l'endroit n'est alors qu'un petit village de pêcheurs entouré de denses forêts tropicales. C'est néanmoins une place commerciale stratégique : les marchands chinois, arabes et indiens s'y croisent déjà depuis longtemps.

Raffles développe rapidement le port. Singapour se transforme en un centre névralgique du commerce international où se croisent toutes sortes d'hommes d'affaires de races et de religions différentes. En 1926, Singapour devient une colonie britannique. Il faut attendre 1965 pour que le pays se proclame république indépendante. La cité-Etat est aujourd'hui la réunion de ses riches héritages du passé: une cité fondée sur le commerce et l'immigration.

Le drapeau national est bi-colore: le rouge représente l'amitié universelle et l'égalité humaine, le blanc représente quant à lui, la pureté et la vertu. Les deux couleurs réunies sont les valeurs auxquelles aspirent Singapour dans un objectif d'égalité des droits universels. la nouvelle lune est le symbole de l'Etat et d'un peuple jeune. Ce croissant de lune rappelle également le peuple malais. Les cinq étoiles représentent les cinq principes fondamentaux de Singapour: la démocratie, la paix, le progrès, la justice et l'égalité. Les cinq étoiles comme celle du drapeau chinois font référence à la diaspora chinoise (même si la signification des étoiles sur le drapeau de la RPC est différente).

Mais qu'en est-il de la langue officielle de la fête nationale ?

Singapour compte 4 langues officielles : l'anglais, le malais, le chinois et le tamoul. Les symboles de la nation font cependant principalement référence à la langue malaise. En effet, l'emblème national "Majulah Singapura" signifie "En avant, Singapour !", l'hymne national entonné chaque matin à l'école est également en langue malaise.

L'année prochaine, le peuple Singapourien se réunira à nouveau à la même date pour fêter le cinquantenaire de la création de la république de Singapour, une fête nationale à ne pas manquer...




jeudi 7 août 2014

La communauté expatriée de Singapour : fer de lance du mouvement "Parlons chinois"

Avec la montée en puissance de la Chine, le nombre d'étrangers apprenant le mandarin à Singapour a fortement augmenté.

Selon le rapport de l'agence China News de Taiwan, les personnes qui étudient le mandarin à Singapour souhaitent avant tout pouvoir dialoguer et augmenter leurs interactions avec leurs clients. En ce qui concerne les enfants singapouriens d'origine chinoise qui grandissent dans un environnement où l'apprentissage de l'anglais prédomine, ils n'ont pour la plupart, plus envie de parler chinois. Singapour est un pays composé de plusieurs ethnies. Les langues officielles sont l'anglais, le mandarin, le malais et le tamoul. Cependant, l'utilisation de l'anglais prédomine dans la vie quotidienne de la société.

Grâce à son environnement des affaires en anglais, Singapour a néanmoins attiré un grand nombre d'étrangers qualifiés: américains, européens, japonais ou coréens. Pour ces expatriés, Singapour représente également une plateforme multilingue et notamment un endroit idéal pour apprendre le chinois. En effet, le pays offre l'opportunité d'apprendre le mandarin dans un contexte où les repères culturels de l'apprenant (et souvent de sa famille) ne sont pas pour autant bouleversés...

A Singapour, les jeunes expatriées les plus célèbres pour leur maîtrise du chinois sont les filles de l'investisseur américain Jim Rogers. Ce dernier a vendu sa maison à New-York pour émigrer à Singapour afin de permettre à ses filles d'apprendre le mandarin. Il emploie, en plus des cours de chinois à l'école, une professeur de mandarin qui vit sous le même toit que la famille. Les filles de Jim Rogers ont démontré leur maîtrise du chinois récemment en récitant un célèbre poème Tang sans le moindre accent! En effet, le businessman est depuis longtemps convaincu que le 21ème siècle sera asiatique. Par conséquent, le “Tiger Father” a décidé de doter ses filles d'une connaissance indispensable à l'aube de la "globalsinisation".

Il y a 30 ans, lorsque Lee Kuan Yew a lancé le mouvement "Parlons chinois", l'objectif était essentiellement de promouvoir le mandarin face aux nombreux dialectes parlés par la communauté chinoise de Singapour (cantonnais, hokkien etc...). Mais en 2009, devant la progression de l'anglais, Lee Kuan Yew a déclaré que le principal défi du mouvement "Parlons chinois"n'était plus de faire disparaître les dialectes mais d'inverser la tendance anglophone au sein des familles chinoises. Les chiffres parlaient d'eux-mêmes: seulement 40% des familles chinoises communiquaient toujours en chinois à la maison. Et tandis que 26% des familles parlaient anglais en 1990, elles représentaient 60% en 2009.

Lee Kuan Yew a insisté sur les opportunités commerciales avec la Chine et s'est adressé aux chinois de Singapour en les incitant à étudier le chinois pour profiter des avantages du développement économique présent et futur du continent "pour devenir plus puissant" (il a utilisé l'expression chinoise 如虎添翼 Rúhǔtiānyì, littéralement: aussi fort qu'un tigre auquel il aurait poussé des ailes !) et il a dit que "si les chinois de Singapour abandonnaient le mandarin, ils seraient seuls à en souffrir..."

Singapour réfléchit aujourd'hui à une autre opportunité: celle de l'enseignement du chinois. En 2009, la Cité-Etat a créé "le centre de la formation du chinois" afin de renforcer la formation pédagogique de ses professeurs et de devenir un centre régional d'excellence dans l'enseignement du chinois.

Pour étudier le chinois à Singapour, rejoignez-nous : http://www.bonjourbeijing.com.sg